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MBGC Editions Monique Bellini

GUE. GUE LE COPAIN MARSEILLAIS.

2 Mai 2021 , Rédigé par MBGC Publié dans #bonus

 

                  

 

SOUVENIRS DE CARBUCCIA.

J’avais fait la connaissance de ma tante. Antonia, qui me signait chaque jour et qui était bien triste, car après chaque prière, je saignais du nez. J’avais rencontré tante Caroline, qui avait pris soin de mon père lorsqu’il était devenu orphelin. Il avait 10 ans, lorsqu’elle l’avait récupéré. Elle lui avait enseigné le métier de berger et par la suite, elle lui avait emprunté la somme pour acquérir la propriété du Cervù. J’aimais beaucoup tante Caroline qui ressemblait fort à Tante Toussainte, la sœur de ma mère. J’étais surprise des mœurs et des mentalités paysannes. En effet, j’étais restée pantoise lorsque tante Caroline me montra de l’index le plus gros animal du troupeau et me dit : — Tu vois, c’est cette bête que nous allons abattre  pour la mort de Mamona.

C’était ainsi. Les Amérindiens avaient sans doute les mêmes pensées et les mêmes paroles. Enfin, le grand jour arriva où je descendis chez ma tante Joséphine qui était mariée à un charmant homme aux yeux très bleu. Il s’appelait : Paul Silvani. Ils vivaient à Ucciani dans une ravissante demeure qui me plaisait beaucoup. J’aimais les fleurs qui ornaient le jardin. J’aimais leur grande chambre, la peau de bête accrochée au mur, la lourde porte à deux battants qui communiquait sur un lieu inconnu du village. Tout cela était rustique. Tout me captivait.

Je passais la journée auprès de mon oncle et ma tante et le soir venu nous prîmes, mon père et moi la direction de Carbuccia. J’étais étonnée et ravie de découvrir sur la route une multitude de vers luisants. Je n’en avais jamais vu sur l’asphalte de la rue de la République. Je marchais tenant la main de mon père, lorsque nous croisâmes quelques personnes, notamment un garçonnet. Je le regardais. Il me regarda. Il était surpris et je l’étais aussi. Ni l’un ni l’autre n’eut l’idée de faire un signe de la main. Ce soir-là, j’avais retrouvé l’ami Gué et découvert qu’il était Uccianais.

Il est étrange que, lors de mes séjours à Carbuccia, je n’aie jamais demandé à quiconque s’il connaissait un garçon, à peine plus âgé que moi, que l’on appelait simplement Gué.

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