SOUVENIRS DE CARBUCCIA
L’année suivante, même topo. Toussaint et moi étions inséparables. On nous voyait partout, à la fête au village voisin, galopant sur les ânes sans selles, en train de faire la causette sur l’escalier près de la maison commune.
Toussaint avait toujours les cheveux en brosse, les pantalons courts. Il me parlait de ses plongées sous-marines, il me parlait de ses nombreuses conquêtes. Toutes les filles, ils les embrassaient sur la bouche. En ce qui me concerne, il n’avait jamais cherché à le faire. Toussaint c’était mon copain !
Celui qui me plaisait, c’était Angeot.
Angeot, ah, mais qu’il était beau et c’était presque un homme. Il avait quatorze ans, il n’était pas coiffé comme un petit garçon, il portait des jeans, des chemises à carreaux. Un jour, alors que je me trouvais sur la terrasse du bar de mes cousins, il me parla très gentiment. Angeot m’apprit que nous étions proches parents du côté de ma mère et ce fut pour moi un immense bonheur. Malheureusement, j’allais vite déchanter.