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MBGC Editions Monique Bellini

LE PRIMITIF AMERINDIEN

7 Octobre 2021 , Rédigé par MBGC Publié dans #bonus

 

 

 

Jadis, les bisons abondaient dans toute l’Amérique du nord ; en troupeaux innombrables, ils parcouraient le continent depuis le Grand Lac des Esclaves jusqu’au golfe de Floride. Mais aujourd’hui la carabine du blanc les a exterminés dans toute la partie du midi, fortement entamés dans les régions septentrionales, et, par cela même, affamé les populations qui s’en nourrissaient. — « Tuez les bisons, disait un gouvernant des Visages Pâles, vos balles feront ricochet sur l’Indien. » Si bien que l’Apache est réduit le plus souvent à « la petite chasse ». Son arme la plus dangereuse est l’indomptable patience avec laquelle il immobilise son corps brunâtre derrière des roches ou des broussailles grises. On les a vus se couvrir de mottes herbues qui les transformaient en un bout de prairie ; au milieu de yuccas se déguiser en yuccas ; en rase campagne s’étendre sous une couverture de laine grise, qu’ils avaient si bien tachetée de terre, que des soldats envoyés à leur poursuite les prenaient pour des blocs de granit ; aussi habiles dans ces mystifications que les Bhils de l’Inde, ou que les sauvages de l’Australie.

Malgré toute leur adresse, comme ils sont sans agriculture sérieuse, ni animaux domestiques, le garde-manger de ces malheureux est souvent vide. Aussi ne dédaignent-ils rien de ce qui est mangeable : ils font leur profit des glands, fruits, bulbes, baies et racines, recueillent les mesquites, les courges et certaines fèves qui croissent spontanément. Ils sèment quelques grains de maïs, mais la presque totalité de leur nourriture est animale : daims, cerfs, mouflons, cailles, écureuils, rats, souris, vers et serpents. Nulle fausse délicatesse. On ne devient difficile sur la qualité que lorsque la quantité abonde ; il n’est de choix que dans le superflu. Quand la nourriture est à bouche que veux-tu, nos sauvages s’en gorgent, avalent des morceaux énormes. Mais en Apachie, la disette est l’état normal. Le trop court printemps est suivi d’un long et brûlant été ; bientôt les herbes sèchent, les herbivores meurent ou disparaissent, et les carnivores sont en peine. On supporte stoïquement la famine, mais après la famine prolongée, la mort !

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