LES GRANDES ENTREPRISES DU GASCON.

Extrait : Le Disciple de Belzébuth.

Doux Ami cher à mon cœur,

Je ne suis point venue vers toi pour te conter quelques fredaines, et bien que le roi ait toujours de multiples conquêtes, je voudrais te parler de tout ce qui nous entoure, de tout ce qu’il est en train de se forger. Grâce à la passion de notre roi et aux talents des Florentins, la Cour est devenue une immense salle de jeu où l’on exploite l’art de se ruiner. Les magistrats vendent la permission de jouer. Une académie va être créée afin de citer avec plus de noblesse les tripots où se réunissent Bourgeois et malfaisants. Mais cela n’est pas la seule nouveauté à la Cour de ce Gascon grivois. Ce dernier a pris la curieuse initiative de faire garder forêts et cours d’eau. Cela est étrange. Pourtant, ce n’est pas tout, désormais les poissons seront protégés, les rivières repeuplées. Afin de relancer l’économie, le roi fait surgir des manufactures de draperies, de soieries, de verreries, et il vient d’ordonner la plantation du mûrier. Il va en élever dix mille dans chaque diocèse. Tu dois savoir que notre roi affectionne particulièrement le palais du Louvre auquel il a apporté de nombreuses améliorations. À l’heure actuelle, il y crée des logements pour les artistes et les inventeurs auxquels il ouvrira des boutiques. Je pense que tu devrais nous rejoindre à Paris afin d’admirer les premières constructions du canal de Briare qui sera une œuvre maîtresse, pour lequel sera utilisé le principe des écluses mis au point par Léonard de Vinci. Que te dire, mon Ami, que déjà tu ne saches ? Que ma sœur, la reine, apprécie toujours autant le beau Gaufridy et les diamants, que le roi porte les mêmes vêtements par mesure d’économie, mais qu’il dépense des fortunes pour le jeu et pour ses amantes ?