LES HORREURS DE LA PESTE.
EXTRAIT : LE CHEVALIER ROZE.
Dès le lendemain, Roze sella son cheval et malgré les observations de Mouffant, il partit pour Marseille. Le médecin quant à lui, devait reprendre sa garde, veiller sur Marie et ne laisser personne approcher de la maison.
Quasi journellement, Mouffant allait rejoindre le paysan qui lui vendait les provisions. Ce soir-là, il revint plus triste que d’habitude. Il dit avec dégoût :
— J’ai vu des horreurs, mais ce que vient de me raconter le brave homme dépasse toute affliction. L’une de ses nièces a été contaminée, elle a refusé les soins de son mari et lui a demandé de jeter auprès d’elle une corde. Elle a attaché solidement ses chevilles et, les yeux pleins de larmes, elle a murmuré : « Tu n’auras pas à me toucher, tu pourras ainsi traîner mon corps à la fosse. »
La maladie avait rapproché les jeunes gens, et bien que le médecin ne soit pas très aimable, il prenait place dans le salon et lui parlait avec chaleur.