GERONIMO LA MORT D'ALOPE ET DE SES ENFANTS.

 

Quand tu as découvert les corps de ta femme, de ta mère et de tes trois enfants, cette fois tu n'as pu t'empêcher de vomir. Les yeux d'Alope, restés ouverts, exprimaient la terreur. Tu as dû les fermer d'un geste violent. Comme on claque la porte de l'enfer. Elle avait certainement vu les soldats tuer vos enfants un à un, puis prendre leur scalp. Ils tuaient toujours les mères en dernier. Une de leurs techniques pour réussir à les faire hurler. Sans quoi les femmes apaches mouraient en silence, dignement, pour mettre leurs bourreaux face à leur barbarie. Tu as senti un cri monter dans ta gorge. Mais aucun son n'a pu en sortir. Tu détestais vraiment ces soldats mexicains. Vous, les Chiricahuas, n'étiez sans doute pas des agneaux, mais vous ne scalpiez jamais les femmes et les enfants. Vous ne les violiez pas non plus, comme eux le faisaient et comme, à leur place, on vous accusait de le faire. Jamais un Apache n'aurait commis un tel acte. Dans votre tradition, cela portait malheur.