AGNES SOREL ET LE MANOIR DE LA VIGNE.

LA CHASSE AU TRÉSOR.

Si la chance est avec vous et que la Dame de Beauté guide votre main, peut-être dénicherez-vous sa cassette de joyaux dans les murs ou les caves du Manoir de la Vigne à Mesnil-sous-Jumières.

1444, Charles VII croise en le château narbonnais de Toulouse, celle qui fera chavirer son cœur. Elle se nomme Agnès Sorel. Elle deviendra la dame de Beauté, la Belle des Belles, et si jusqu’à sa venue les maîtresses royales sont restées dans l’ombre, elle deviendra officiellement la Favorite Royale, titre qui n’existait pas.

Sa vie est un conte de fée. Elle est aimée du roi, mais elle en est également amoureuse. Elle bouleverse l’existence de ce monarque qui ne sait que faire pour lui être agréable, pour lui prouver son amour. Il a couvre de présents, joyaux de toutes sortes. Il lui fait don du Manoir de Beauté-sur-Marne. Elle est belle, elle est heureuse, elle ne veut point provoquer, mais séduire son amant à chacune de leur rencontre. Pour lui, elle crée la mode des décolletés vertigineux, elle se montre les seins nus, elle innove les traînes interminables, se coiffe des atours de tête d’une hauteur de ruche.

Agnès vit à la cour et elle est plus entourée, plus adulée que la malheureuse reine. Cependant, une fillette naître et Charles VII, fou de bonheur offrira à sa belle le premier diamant taillé en Occident, qui est d’une valeur inestimable. À cette époque où l’hygiène ne fait pas partie des grandes traditions, Agnès apporte à son corps des soins très raffinés : les bains, les massages selon la mode orientale. La cour l’imite dans tous ces faits et gestes. Les années passent. L’amour est toujours constant. Alors qu’elle attend son 4° enfant, Agnès est informée qu’un nouveau complot contre le roi est fomenté par le dauphin. Folle d’angoisse, elle rejoint son amant à Jumièges. Ce dernier, plus alarmé par l’état de la jeune femme que par la nouvelle qu’elle lui apporte, lui demande de se reposer au manoir de la Vigne. Une petite fille naître, mais la favorite dépérira de jour en jour.

Agnès avait auprès d’elle sa jeune cousine, Antoinette de Maignelais qui la jalousait et briguait sa place. C’est sans doute elle qui versera chaque jour le mercure, afin de l’éliminer. Agnès Sorel ne se séparait jamais de sa cassette de joyaux. Ils n’ont d’ailleurs jamais été retrouvés. On prétend que le trésor a été dissimulé dans un mur ou la cave du manoir, à moins que la cousine maudite ait mis la main dessus… Comment savoir ? Antoinette de Maignelais, cousine germaine d’Agnès, élevée avec elle, deviendra trois mois plus tard la maîtresse du roi et fera orgueilleusement carrière dans cette profession.