LE CHEVALIER ROZE ATTEINT DE LA PESTE.

EXTRAIT : LE CHEVALIER ROZE

À l’aurore naissante, Marie s’est rendu compte que Nicolas était fébrile, qu’il tremblait follement. Sans prendre le temps de se vêtir, elle s’est précipitée dans la chambre du médecin qui l’a suivie sans une question. Dès le premier regard vers le malade, il a déclaré :

— Il ne faut plus vous en approcher. Ce que je redoute depuis le début vient de se produire. Il se disait invulnérable et malgré sa vaillance, il n’a pas échappé à ce mal. Je ferai tout pour le sauver, mais il ne faut plus franchir sa porte.

Mouffant lui a fait boire quelques drogues, il a examiné son corps.

— Il m’avait défendu de retrouver Marseille, mais à l’heure actuelle, j’y suis contraint. Je dois acquérir des remèdes et ce vinaigre qui a grande réputation ! J’espère que Demoussian est encore de ce monde, surtout ne vous approchez pas de Roze, il est gravement atteint !

Marie a regardé s’éloigner le cavalier. Sur la pointe des pieds, elle est allée vers le lit où repose son bel amant. Il ne l’a pas entendue venir, mais a senti sa présence. Dans un ultime effort, il a murmuré :

— Va-t’en ! Éloigne-toi de moi !

Elle s’est penchée sur ses lèvres.

— Je vous aime… Je veux tout partager avec vous, le bonheur et la souffrance, l’amour et la fatalité…