SANTA. NOTRE ANGE CARBUCCIAIS.

Santa était donc la fille de Catherine, née Stefanacci, et de Antoine Emmanuelli, adjudant en poste en Algérie. Santa a été atteinte dans l’adolescence de la poliomyélite au moment de la naissance de sa sœur Julie. Catherine adorait Santa et la paraît de toutes les qualités. Une sainte comme le nom qu’elle portait. Julie au contraire, avait à ses yeux tous les défauts.

Malgré les soins et l’affection, le mal empirait et Santa mourut à Alger en 1949. Elle avait tout juste, 20 ans !

L’année suivante, son corps fut ramené à Carbuccia et inhumé dans une tombe toute blanche ceinte d’un mur blanc au cimetière communal. 

Juillet 1966, le bal de la saint Jacques bat son plein. Un jeune homme de Péri danse toute la nuit avec une jolie fille dont il tombe éperdument amoureux.

Au petit matin, il raccompagne son amoureuse à la maison tout en bas du village. La jeune fille frissonne. Le garçon lui couvre obligeamment les épaules de son blouson, se promettant d’en prendre prétexte pour revenir dès que possible vers la dernière maison au fond du village.

Le garçon revient un jour suivant pour récupérer son blouson, mais surtout pour revoir son amoureuse. À la maison, il ne trouve qu’une dame vêtue de deuil comme toutes les femmes de ce temps-là. Il lui dit que, sans doute, sa fille a dansé avec lui. La dame appelle :

— Julie, c’est toi qui as dansé avec ce jeune homme au bal de saint Jacques ?

— Non, ce n’est pas elle, ça ne peut être elle, elle est trop jeune et la famille est en deuil....

Le jeune homme avise alors un portrait sur le rebord d’un meuble. La voilà, c’est elle avec qui j’ai dansé !

à suivre...

Pierrot Poggioli en a écrit un livre en langue corse : Ghjirandulata Murtali", « La Virée Mortelle, » dans lequel il appelle le garçon Paulucciu et il ne donne pas le prénom de Santa.