LIVIA TOME 2. HÔTEL CHANTEREINE

— Je suis heureux de vous revoir, je suis également heureux d’avoir pu dénicher ces ouvrages qui sont quasiment introuvables, mais que ne ferais-je pour vous ?

— Je n’ai parlé avec vous d’aucun ouvrage !

— Souvenez-vous, très chère. Lorsque je vous ai croisée à Ajaccio, vous aviez formulé le désir de connaître dans les plus subtils détails, l’existence des trois sœurs de notre illustre Bonaparte. J’ai découvert un volume parfaitement illustré et par la même occasion j’ai également acquis à votre intention, l’histoire de l’hôtel Chantereine. Vous ne connaissez point ? Il s’agit de la première maison où vécurent Napoléon et Joséphine, une exquise demeure dans le quartier alors en vogue de la chaussée d’Antin. C’est là qu’il s’est trouvé ébloui, lui qui n’avait connu que de misérables chambrées de garnison, c’est là qu’a été préparé le coup d’État du dix-huit brumaire… Je vous ennuie peut-être. Voulez-vous que nous allions faire quelques pas dans le jardin ?

Elle est sidérée, elle ne sait plus ce qu’il lui arrive et se demande ce qu’elle fait auprès de cet homme qui se dirige vers l’extérieur, ouvre une porte-fenêtre. Sans mot dire, elle le suit.

La matinée n’est pas vraiment ensoleillée, mais elle n’est pas pluvieuse, malgré tout Livia n’a pas pris de veste, et ce détail lui permettra de fausser compagnie à cet homme splendide qui lui fait un peu peur. Les allées sont superbement décorées de bancs et de statues de marbre, le gravier craque sous leurs pas.