L'AMOUR AVEC LANCELOT.

    LE RUISSEAU DU DIABLE.

On est toujours déstabilisée lorsqu’on se trouve dans les bras d’un homme nouveau. Cette nuit-là, je devais découvrir une splendeur, le plus beau garçon que je n’avais jamais connu. Il avait un visage superbe, un corps de jeune dieu, ses cheveux lui apportaient un charme supplémentaire, je croyais faire l’amour avec un Lancelot.

Il était beau, il me prodiguait des caresses qui me faisaient trembler, des baisers qui m’arrachaient des cris. Était-il possible que je sois passée si près d’un être magnifique sans songer à le transformer ? Etait-il possible d’avoir perdu tant de jours, tant de nuits, alors qu’il n’attendait qu’un mot, un signe pour venir jusqu’à moi ?

Nos bras se nouaient, nos corps ne voulaient plus se séparer. Plusieurs fois, il devait me prendre, tandis qu’il me disait son amour. À l’aube, il était tombé contre de moi et s’était endormi.

Je contemplais ce visage enchanteur. Il était apaisé, tandis que ses cheveux formaient comme une auréole de lumière. Il était sublime, et un instant je me disais que je n’avais pas le droit de me trouver avec ce presque jouvenceau, peut-être étais-je plus âgée que lui et peut-être n’étais-je pas assez belle ?

Je m’endormis. Lorsque le jour éclaira la chambre, je m’éveillais, il était auprès de moi. Glissant son bras sur ma taille, il m’attira contre lui. Encore une fois, j'allais lui appartenir.

Plus tard, il quitta la couche et récupéra ses vêtements.

— Tu as payé ta dette ! lança-t-il. Maintenant, tu peux partir !