UNE MAIN D’OR POUR LE ROI AGO.
Grâce au pâle soleil qui se reflète sur le sol mouillé de pluie, l’aérodrome du Castellet semble pavé d’étoiles.
En cette matinée du 27 mars, les étoiles descendent directement du ciel puisque, par avion spécial, arrivent les plus grands recordmen de vitesse du monde. Après de touchantes retrouvailles avec leurs diaboliques montures, ces jeunes gens venus de tous les coins de la planète exécutent d'assourdissants tours de piste. Un peu plus tard, dans la salle de restaurant on congratule ces phénomènes qui vont participer en avril au grand prix de France Motos.
Parmi les talentueux personnages se trouvent les champions de France, Christian Bourgeois, Michel Rougerie, Thierry Tchernine, Michel Pourcelet, les champions du monde Jarno Saarinen, Angel Nieto, et bien entendu, le célèbre Giacomo Agostini, et si le discours s’est terminé sur la phrase traditionnelle : Que le meilleur gagne, nous savons que le meilleur est ce jeune Italien qui a autant de grâce à sourire qu’à diriger ces effrayants bolides.
Nonchalamment assis derrière ses coéquipiers, Agostini écoute gravement les éloges qui lui sont adressés, il ne compte plus ses victoires et mon voisin me fait remarquer qu’il est presque choquant qu’un homme à la beauté aussi parfaite puisse idolâtrer ces monstres à deux roues.
Vivement acclamé, Agostini est contraint de quitter sa place et de venir vers le micro où un paquet l’attend. Il l’ouvre. Nous nous attendons à une plaisanterie faite par ses camarades, mais tout à coup, le champion arbore une main d’or formant le V de la victoire.
Dans un italien calme et sans saccade, Giacomo Agostini remercie, mais son allocution est courte…
Le repos du guerrier se passera à table !