L'AMOUR DU CHEVALIER ROZE.

EXTRAIT LE CHEVALIER ROZE.

Tremble-t-elle de fièvre ou d’émotion ? Marie ne le sait plus vraiment. Ce dont elle a conscience est que son corps est devenu un autre, qu’il a été caressé, qu’il a été supplicié, mais que cette souffrance lui a apporté le plus ineffable plaisir. Elle perçoit le léger souffle et retrouve ces instants qui furent les plus fantastiques de son existence. Il l’a conduite vers la mer, tandis qu’elle posait le front contre sa joue, tandis qu’elle glissait son bras sur son épaule. Il n’avait eu qu’à tourner la tête pour que leurs lèvres se frôlent, pour qu’un baiser vienne enfin les unir. Elle avait chuchoté :

— Il ne faut pas… Je suis malade…

— Vous savez que je ne crains rien ni personne.

Elle avait senti l’eau la couvrir, mais restait entre les bras de ce Chevalier qui la veillait avec attention. Lorsque soudain, il avait tremblé avec violence. La fine chemise qu’elle portait formait un voile sur sa nudité. 

Il l’avait ramenée vers la couche et allait la quitter lorsqu’elle bredouilla :

— Je vous en prie, ne me laissez pas…

— Il me faut partir ! Je suis un Chevalier !

— Et moi, je vais mourir… Je ne veux pas quitter le monde sans être aimée au moins une fois. Je veux que ce soit vous, parce que vous êtes beau, parce que vous êtes valeureux… Parce que je vous aime…

Marie a frémi. Elle ressent sur sa peau les baisers qu’il lui a prodigués, les caresses qu’il lui a apportées.