CARBUCCIA 1927. LA SAINT-JACQUES DE MARIE-DOMINIQUE. 1.

                 Marie-Dominique retrouvait le village de ses ancêtres.

             Il est vrai qu’elle allait toujours, une fois l’an, rendre visite aux cousins carbucciais. Mais, cette année-là, les choses avaient bien changé. Tout d’abord, elle était consciente de sa beauté. Ensuite, le torticolis de sa sœur, lui permettait enfin d’être libre. Tout allait pour Marie Do comme sur des roulettes. Chaque soir, on lui donnait la sérénade, Félisque se mourait d’amour et voulait l’épouser. Le monde était à ses pieds. Marie-Do prenait-elle des airs de châtelaine ? Je ne le pense pas. Elle embrassait tante Laure qu’elle aimait tant, elle embrassait Zia Barbarella qu’elle n’appréciait guère.

            Encombrée de son petit panier de hardes, elle se dirigeait vers la maison natale de grand-mère Julia, sa douce Mina. Cette maison qu’elle retrouvait toujours avec bonheur. Elle bisait ses cousins, elle bisait ses cousines. Un bel inconnu était parmi eux. Il était beau et, ce qui contrastait avec son entourage était qu’il portait des vêtements d’excellente qualité, des chaussures de prix, une chemise de soie. Marie ne savait pas qui était ce garçon que personne ne songeait à lui présenter. Que faisait-il ainsi vêtu, dans ce petit village ? Son élégance était déplacée ! Certes, à l’époque de la Saint-Jacques, les villageois revêtaient ce qu’il y avait de plus beau dans leur garde-robe. Cependant, nous étions à la veille de la fête et cet homme ne ressemblait en rien à un paysan endimanché.

                                                                                                                         A SUIVRE...